Endométriose : le traitement hormonal
Le traitement hormonal est un incontournable de la prise en charge médicamenteuse de l’endométriose. Quel est son rôle, quelle efficacité en attendre et a-t-il des risques majeurs ?
Le recours au traitement hormonal s’explique par le fait que l’endométriose est une maladie dite hormonodépendante, c’est à dire qu’elle réagit aux hormones sécrétées par le corps et donc ici à l’oestrogène. L’oestrogène est l’hormone sexuelle de la femme. Sa sécrétion déclenche les modifications périodiques de l’utérus et du vagin dans le but de préparer le corps à une fécondation et une grossesse.
Sous son influence, la paroi interne de l’utérus (appelée endomètre) s’épaissit pendant la première partie du cycle hormonal de la femme jusqu’au moment de l’ovulation. Si aucune fécondation n’a lieu, alors le taux d’oestrogène chute ce qui entraîne la désagrégation de la paroi utérine et l’apparition des règles.
Dans le cas de l’endométriose, les cellules qui agissent comme des cellules de l’endomètre et qui se trouvent ailleurs dans le corps se comportent exactement de la même manière que si elles y étaient. Elles vont donc agir comme décrit plus haut alors que rien n’est prévu ni pour leur laisser la place de s’épaissir ni pour évacuer les matières après leur désagrégation. Ce qui entraînera lésions, kystes, adhérences et donc douleurs.
Qu’il soit de type progestatif ou un analogue de la GnRH, il est important de savoir que le traitement hormonal ne soigne pas l’endométriose mais a uniquement pour but de soulager la patiente. Son but lorsqu’il est prescrit à une femme qui souffre d’endométriose est donc de suspendre la sécrétion d’oestrogène afin que les cellules de l’endomètre ne puissent plus réagir, arrêtant au passage les règles pendant quelques temps (on appelle ça une ménopause artificielle) et ainsi permettre à la patiente d’être soulagée.
L’efficacité du traitement hormonal va être très variable d’une patiente à l’autre, selon le type de lésions, leur localisation mais aussi en fonction du corps même de la femme : des études ont montré que certaines patientes n’étaient pas réceptives par manque de capteur hormonal pour ce type de traitement. Cependant, lorsqu’ils fonctionnent, ils permettent une pause dans l’évolution de l’endométriose et soulage surtout par l’absence de règles. Certaines femmes ont ainsi vu leur vie s’améliorer nettement grâce à lui.
La prise de tout traitement hormonal n’est pas sans conséquence sur la santé. A long terme, le risque principal est l’ostéoporose, mais également de développer des migraines hormonales, de créer un déséquilibre hormonal, etc. De plus, les effets secondaires d’un traitement hormonal sont assez nombreux et pénibles : prise (ou plus rarement perte) de poids, sautes d’humeurs, fatigue, état plus ou moins dépressif, bouffées de chaleur etc.
Là encore, nous vous encourageons à toujours évaluer avec votre spécialiste le rapport bénéfice/risque avant de prendre un traitement et à faire les analyses et examen nécessaires au préalable. Enfin, nous souhaitons attirer votre attention sur le fait que la prescription des analogues de la GnRH est sujette à une importante polémique et doit être maîtrisée et limitée dans le temps selon les recommandations de l’HAS. Parlez-en avec votre spécialiste.